Le laboratoire suisse Novartis a signé un accord de licence pour faciliter l’accès à un traitement contre la leucémie myéloïde chronique, a indiqué l’organisation Medicines Patent Pool (MPP) ce jeudi. Il s’agit du premier accord de ce type pour un médicament anticancéreux.
Grâce à cet accord, les fabricants de médicaments génériques sélectionnés pourront mettre au point et commercialiser des versions du nilotinib dans le territoire couvert par la licence volontaire, a précisé dans un communiqué le MPP, une organisation internationale soutenue par les Nations unies et basée à Genève.
Le territoire couvert inclut notamment sept pays à revenu intermédiaire, l’Égypte, le Guatemala, l’Indonésie, le Maroc, le Pakistan, les Philippines et la Tunisie, où des brevets sur le nilotinib sont en attente ou en cours de validité. « L’accès à des médicaments de qualité est une composante cruciale de la riposte mondiale contre ce fléau qu’est le cancer », a déclaré Charles Gore, directeur exécutif du MPP, dans le communiqué.
« Même si le brevet doit bientôt expirer, cette licence volontaire dans le domaine des maladies non transmissibles crée un précédent important qui, je l’espère, sera reproduit par d’autres entreprises », a-t-il demandé.
Un espoir pour « de nombreux autres accords »
Cet accord de licence est le premier conclu par le MPP pour un traitement contre le cancer, et c’est aussi la première fois qu’une entreprise concède une licence sur un médicament anticancéreux breveté à travers un mécanisme de licence volontaire orienté vers la santé publique. « Nous sommes fiers d’être les premiers à conclure ce nouveau modèle d’accord de licence avec le MPP », a assuré le président de la branche Santé mondiale et pérennité chez Novartis, Lutz Hegemann.
Le nilotinib est un médicament oral à prise biquotidienne figurant sur la Liste modèle des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour le traitement de la leucémie myéloïde chronique (LMC) chez l’adulte et l’enfant de plus d’un an.
L’OMS a salué également la signature de ce premier accord de licence sur un anticancéreux. « Nous espérons qu’il marquera un changement de paradigme, et que de nombreux autres accords de licence portant sur des médicaments anticancéreux essentiels brevetés seront signés, pour que les patients du monde entier puissent en profiter », a affirmé le secrétaire du Comité d’experts de l’OMS pour la sélection et l’utilisation des médicaments essentiels, Benedikt Huttner.
Source : Le Parisien