Des chercheurs découvrent une nouvelle piste dans le traitement contre la leucémie – Santé Magazine – 25 juillet 2024 – Johanna Amselem

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Des chercheurs ont identifié des caractéristiques génétiques et métaboliques propres aux cellules souches leucémiques. Un pas vers de nouvelles stratégies thérapeutiques.

En France métropolitaine, le nombre de nouveaux cas de leucémies aiguës myéloïdes (LAM) était estimé à 3 428 pour l’année 2018. Ce cancer est l’un des plus mortels avec un pronostic défavorable et « une survie nette standardisée à 5 ans de 27 % pour les personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015 », détaille Santé publique France. De plus, il existe une forte disparité de la survie nette à 5 ans selon l’âge au diagnostic. Précisément, la leucémie aiguë myéloïde s’avère fatale pour la moitié des personnes touchées de moins de 60 ans, et pour 85 % d’entre elles passé cet âge.
Comme l’explique l’Inserm, le pronostic défavorable s’explique par la présence de cellules souches leucémiques qui échappent aux chimiothérapies disponibles. Après un traitement, ces cellules souches leucémiques peuvent se réveiller et, donc, réactiver la maladie. Une équipe de l’Université de Genève (UNIGE), des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et de l’Inserm est parvenue à identifier certaines des particularités génétiques et énergétiques de ces cellules, notamment un processus spécifique d’utilisation du fer.

L’impact du fer
« Les scientifiques ont découvert que les cellules souches leucémiques dormantes dépendent de la ferritinophagie, une forme spécifique d’autophagie ciblant la ferritine, qui est la principale molécule de stockage du fer », note le communiqué de l’Inserm. « Ce dernier a aussi pu être bloqué par les scientifiques, entraînant la mort ou l’affaiblissement des cellules souches leucémiques sans atteindre les cellules saines », détaille le communiqué de l’Inserm.

« Ce processus est médié par une protéine appelée NCOA4. Il contrôle la disponibilité du fer dans les cellules. En inhibant cette protéine, génétiquement ou chimiquement, nous avons observé que les cellules leucémiques, en particulier les cellules souches dormantes, sont davantage susceptibles de mourir, tandis que les cellules souches sanguines saines restent intactes », révèle le chercheur Inserm Clément Larrue, ancien post-doctorant dans le groupe de Jérôme Tamburini, actuellement chercheur post-doctorant au Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse, et premier auteur de l’étude. Cette avancée pourrait permettre d’identifier une nouvelle cible thérapeutique.