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Crèmes solaires : l’Anses demande le retrait de l’octocrylène à cause de ses effets sur l’environnement

L’octocrylène est un filtre UV chimique qu’on retrouve dans de très nombreuses crèmes solaires et qui est pointé du doigt depuis des années par les scientifiques.

C’est une procédure rare qu’a engagée l’Anses. Le 26 mai dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a transmis au gouvernement une demande de restriction de cette substance chimique, pour ses effets sur l’environnement. Un filtre chimique encore très répandu dans de nombreux cosmétiques, particulièrement dans les crèmes solaires.

La demande de restriction transmise au gouvernement s’inscrit dans le cadre d’une évaluation en cours des effets de l’octocrylène sur la santé humaine et sur l’environnement dans le cadre de la réglementation « Reach », le règlement européen qui recense et évalue les substances chimiques en Europe.

« Situation de blocage inédite »

Alors que l’Anses poursuit son évaluation concernant les risques pour la santé, notamment les effets perturbateurs endocriniens potentiels de l’octocrylène ; son évaluation a déjà permis de soulever une préoccupation concernant les risques pour l’environnement. Elle a donc initié ce qu’on appelle une procédure RMOA (« Risk Management Options Analysis »). Pour faire simple, l’Anses a évalué toutes les options à sa disposition pour éliminer les risques liés à la présence d’octocrylène dans l’environnement. Et ses conclusions sont sans appel : pour venir à bout de ces risques, il faut restreindre l’utilisation d’octocrylène. En clair : l’interdire dans les crèmes solaires.

Problème : l’Anses attend désormais que le gouvernement porte cette demande de restriction à Bruxelles, qui aura le dernier mot sur le retrait ou pas de la substance, comme le veut la procédure. Et selon les informations de franceinfo, ça coince du côté du ministère de la transition écologique. Une « situation de blocage inédite » selon plusieurs sources internes, au point que les représentants du personnel aient fait part de leur préoccupation au conseil d’administration de l’agence.

Contacté, le cabinet du ministère de la transition écologique confirme avoir reçu de la part de l’Anses une demande d’interdiction de l’octocrylène dans les filtres anti-UV des crèmes solaires. Le ministre Christophe Béchu serait « favorable à ce stade à porter une analyse des options ». Concrètement, le gouvernement affirme auprès de franceinfo qu’il « portera la demande au niveau européen d’analyser toutes les options possibles, en vue de supprimer les risques liés à l’octocrylène. L’interdiction, soutenue par la France, sera dans ce cadre l’une des options étudiées« .

Effets néfastes pour l’environnement et possiblement cancérogènes

L’octocrylène est une substance connue pour ses effets néfastes pour l’environnement, pour la vie marine et notamment pour les coraux, plusieurs territoires l’ayant déjà interdite dans les produits de protection solaire (les Îles Vierges des États-Unis ou la république des îles Marshall).

Il y a deux ans, une équipe de chercheurs franco-américaine avait également démontré que ce filtre solaire se transforme, une fois le tube ouvert, en un composant identifié comme perturbateur endocrinien et possiblement cancérogène : la benzophénone.

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/info-franceinfo-l-anses-demande-le-retrait-de-l-octocrylene-une-substance-chimique-presente-dans-de-nombreuses-cremes-solaires_5934797.html