La fracturation hydraulique liée à un risque plus élevé d’un type de leucémie chez les enfants
Les enfants habitant à moins de 2 km d’un site de fracturation hydraulique sont deux fois plus susceptibles de développer une leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), selon une étude réalisée en Pennsylvanie et publiée la semaine dernière.
On soupçonnait que les risques de contracter ce type de leucémie, qui représente environ le quart des cas de cancers infantiles, étaient rehaussés par les contaminants relâchés par les exploitations « non conventionnelles » de pétrole et de gaz naturel, c’est-à-dire celles qui recourent à la fracturation hydraulique.
Toutefois, les études à ce sujet étaient jusqu’à présent « extrêmement peu nombreuses », selon Cassandra Clark, une chercheuse postdoctorale de l’École de santé publique de l’Université Yale, aux États-Unis, qui fait partie des auteurs de la nouvelle publication.
« Nos résultats indiquent que l’exposition aux exploitations non conventionnelles de pétrole et de gaz pourrait être un important facteur de risque de la leucémie aiguë lymphoblastique, particulièrement pour les enfants exposés in utero », a déclaré Mme Clark, citée dans un communiqué.
Les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux de 2500 enfants, dont 400 ont reçu un diagnostic de LAL entre 2009 et 2017. Ils ont modulé les données pour compenser les autres facteurs influençant les risques de cancer au sein de l’échantillon.
Si les enfants exposés lors de la petite enfance sont à risque, ceux exposés dans le ventre de leur mère sont encore plus susceptibles de développer une LAL, selon la nouvelle étude. Leurs risques sont près de trois fois supérieurs à ceux des foetus se développant à plus de 2 km d’un puits.
La fracturation hydraulique consiste à injecter à haute pression des millions de litres d’eau dans le sol afin d’en faire ressortir les hydrocarbures. Le liquide qui en ressort contient des dizaines, voire des centaines, de produits chimiques, dont plusieurs ont été associés au cancer.
Parmi ces composés, on compte notamment des métaux lourds, de la matière radioactive, des composés organiques volatils, dont le benzène, et des hydrocarbures aromatiques polycycliques. Ces contaminants peuvent se retrouver dans les eaux de surface, et donc être bus par les résidents à proximité, mais aussi dans l’air, et donc être respirés.
La fracturation hydraulique est interdite au Québec depuis des années. Toutefois, le gaz naturel consommé dans la province provient en grande partie d’exploitations de l’ouest de l’Amérique du Nord reposant sur cette méthode.
Source : Le Devoir