Cancers pédiatriques : comment améliorer l’efficacité des Car-T-Cells ?
Afin d’améliorer l’efficacité des traitements par Car-T-Cells, une équipe de l’Hôpital Robert-Debré lance une étude basée sur la réinjection de cellules thérapeutiques chez les enfants. L’espoir d’éviter les récidives et de guérir tous les jeunes patients.
Les traitements par Car-T-Cells offrent depuis une dizaine d’années un espoir de guérison à de nombreux enfants souffrant de leucémies. Ce type d’immunothérapie consiste à injecter au malade des cellules autologues (c’est-à-dire issues de leur propre organisme) modifiées génétiquement. « On greffe à la surface de la cellule injectée une sorte de harpon spécifique à cellule leucémique, de manière à armer le système immunitaire du propre patient contre la maladie », rappelle le Pr André Baruchel, chef du service onco-hématologie de l’hôpital Robert-Debré. Et cela fonctionne souvent très bien, notamment lorsqu’il s’agit d’une leucémie aiguë lymphoblastique. « Le résultat est même souvent extraordinaire. » En France la 1ère enfant ayant reçu ce traitement en juin 2016 est désormais guérie.
Favoriser un environnement propice
Mais il arrive les Car T Cells ne perdurent pas dans l’organisme. Même si dans la plupart des cas, ces cellules thérapeutiques restent jusqu’à 5 ans, chez certains patients ils disparaissent ainsi au terme de quelques semaines ou mois. Or lorsque cela se produit, le risque de rechute est majoré. Pour éviter ce danger, le Pr Baruchel et son équipe ont une idée : « si la raison de cette disparition précoce des Car-T-Cells est un environnement hostile, il devrait être possible de le rendre plus permissif », développe-t-il. Pour ce faire, ils vont tester la réinjection de ces cellules en association avec un médicament qui vise justement à rendre l’environnement plus permissif (des anticorps anti PD1). Ce projet a été retenu dans le cadre du Programme national Hospitalier de Recherche clinique (PHRC).
Afin de soutenir cette recherche, l’association Princesse Margot finance à hauteur de 100 000 euros ce programme. Pour Muriel Hattab, présidente de l’association Princesse Margot, « les Car-T-Cells constituent une vraie victoire face aux cancers pédiatriques ». C’est pourquoi, elle est « fière d’aider à poursuivre la recherche ».